Ce spectacle de théâtre est un songe.
Un songe où on ne sait pas si les deux danseurs
sont dans la réalité ou dans un rêve.
Rêve éveillé, ou rêve endormi, ou réalité ?
Avec et par Céline Ruiz et Damian Rosenthal
Mardi 15 mai
Salle Polyvalente – Dampierre en Burly – 20h30
Entrée libre
« Que représente l’écran où sont projetées les images des démonstrations des personnages dans le passé, alors que devant soi, ils sont très précisément et fidèlement en train de reproduire la chorégraphie de l’écran ? Ou bien les images sont-elles la réalité de ce qu’ils ont vécu dans le passé et qu’ils sont en train de les rêver actuellement ?
Ce spectacle joue sur l’ambiguïté. Et sur les symboles. De façon ironique souvent. Le casting du début où un metteur en scène de cinéma les embauche, mais sans jamais voir ce qu’ils font dans le tango. Par contre, les claquettes semblent l’intéresser, ce metteur en scène. D’où une séquence très drôle où la danseuse s’essaye aux claquettes, pour satisfaire ce metteur en scène qui ne sait pas très bien ce qu’il veut… .
Comment peut-on interpréter le fil invisible que cet homme et cette femme ont dans la main, après une superbe milonga dansée ? Avec de l’humour, ce fil semble s’accrocher dans la main du danseur, tandis qu’il essaye de s’en débarrasser partout où il passe, et que la danseuse, elle, essaye d’attirer le fil entier autour de son poignet ? Ne dirait-on pas que ce fil invisible est le symbole du Tango, que celui-ci est en fait une représentation de ce qu’est la vie en général et que le Tango est lié intimement donc, à la vie ?
Lors d’une séquence ou le danseur reçoit, comme remerciement, une bouteille de Champagne après une prestation dansée très brillante et follement applaudie, et qu’il se retrouve seul ensuite, visiblement malheureux et perplexe devant cette bouteille de Champagne dont visiblement il ne sait pas trop quoi faire, il traine sa bouteille Place du Trocadéro à Paris, Avenida de Mayo à Buenos-Aires…. Peut-on alors conclure sur la vanité des démonstrations de tango ?
De façon très drôle aussi, et très réussie, ce spectacle fait un clin d’œil à Fred Astaire et Ginger Rogers, en interprétant un tango dans le style très particulier de Fred Astaire. Clin d’œil aussi à Frank Sinatra au moment où le danseur, en play-back, interprète une chanson du crooner pour donner, sur demande du metteur en scène de cinéma, un aspect plus « joyeux » pour la fin du film… .
Il est impossible de tout dire sur ce spectacle, tant il est riche, tant il est inventif. Enfin on est sorti des clichés éternels : les malfrats, les couteaux, les bordels, les cabarets, les jupes fendues… .
Voici une pièce de théâtre avec peu de paroles. Expressions des visages, reflétant les humeurs et les désarrois. Relativité du tango, par rapport aux prestations dansées (rêvées ?) où des professionnels sont adulés par le public, et où ils sont pris dans le piège de la célébrité. «
Un spectacle à découvrir et savourer, ne le manquez pas, la séance de ce mardi 15 mai est unique.
Le commentaire de ce spectacle est une adaptation très légère d’un article paru sur le blog de l’association Mephisto Tango.